L’actualité du secteur de l’animation est importante et parfois même médiatisée :
- Un appel à la grève nationale essentiellement dans le périscolaire et les accueils de loisirs – sans que ce soit exclusif
- Difficulté de recrutement dans le secteur
Les raisons de la situation sont connues et ce depuis des années.
- Une problématique de rémunération – avec des salaires trop bas en particulier pour la majorité des animateurs et animatrices qui sont dans le face à face. Aux salaires trop bas, il convient de rajouter les temps partiels subis.
- Des conditions de travail : on parle souvent des horaires du périscolaire avec une amplitude parfois de 12 heures pour 5 heures de travail. Mais ce n’est pas tout et nous constatons parfois certaines problématiques : mauvaise ambiance avec des relations hiérarchiques trop directives et autoritaires ; des protocoles sanitaires qui font sans cesse le yoyo avec des impacts sur les modes de relations avec les enfants mais aussi les parents ; des projets éducatifs et pédagogiques qui ne tiennent pas et posent la question du sens de l’action et du métier ; des manques d’espaces pour dire, pour se dire et élaborer…
Les CEMEA sont solidaires de ce mouvement et inquiets de la situation du secteur et entre autres de la difficulté de recrutement. Les CEMEA pensent qu’il est nécessaire d’avoir une concertation (Grenelle – peu importe le nom) au niveau national car la responsabilité de la situation ne peut pas incomber aux seuls employeurs.
Les CEMEA proposent un véritable grenelle au niveau national qui doit permettre :
- de distinguer l’animation volontaire (qui est engagement volontaire, ponctuel – qui pourrait sortir du cadre du salariat) de l’animation professionnelle (des personnes qui en vivent, qui pratiquent à l’année). Les salarié-es de l’animation professionnelle doivent bénéficier d’une formation professionnelle ! Au même titre que les enseignant-es, infirmier-es, éducateurs et éducatrices. Nous devons donc mettre en œuvre un plan global autour de la formation professionnelle.
- de réduire les précarités par un relèvement des salaires (indices) les plus bas, par une réduction du temps partiel subi par la fusion du périscolaire et de l’accueil de loisirs (vacances). Ce dernier point permet aussi de travailler autour de la continuité éducative et d’un accueil de qualité des enfants et des familles. Ces mesures ont un coût qui ne peut pas être assumé par les seuls employeurs. Cela concerne donc l’ensemble des collectivités et l’État.
- de sortir de la logique de marché public qui met en concurrence les organisateurs – employeurs et imposent une précarisation : pour obtenir le marché on met les salaires les plus bas possibles (indice 250 de la convention animation - éclat)
- de donner, renforcer, redonner du sens au projet. Le projet éducatif et pédagogique doit viser à construire un épanouissement mais aussi une politique d’émancipation des enfants et des jeunes. Et si nous parlons de citoyenneté, de démocratie enfantine… ; il convient aussi de le travailler à l’échelle des équipes : des projets co-construits en équipe et qui fédèrent !
CEMEA Pays de la Loire
LE 14/12/2021