Positionnement des CEMÉA Pays de la Loire sur le Covid autour de 5 axes :
- 1 - ne pas hiérarchiser la santé physique de la santé psychique et mentale
- 2 - le besoin de service public
- 3 - les oublié-es de la crise
- 4 - une pandémie qui interroge nos modes de vie
- 5 - la nécessité de sauvegarder la vie associative
Quelques extraits :
« du confinement : nous comprenons le souci de sécurité physique, mais nous ne pouvons pas le dissocier de la santé mentale et d’une forme de « santé sociale ».
Le bien être physique, affectif, psychique, social sont liés. Mais nous ne devons pas réduire le système de santé, à sa dimension de « soin du corps » et nous devons l’articuler avec le soin du psychique et du mental. Nous sommes brutalisé.e.s dans notre humanité. »
« La détérioration de ces services est progressive et réelle : on supprime des moyens (un peu tous les ans) pour ensuite démontrer que le service n’est ni efficace, ni à la hauteur des enjeux et du coup le privatiser, le rendre marchand et payant. C’est ainsi qu’aux USA, pays qui ne bénéficie pas d’assurance maladie, le coût pour se soigner du Covid 19 s’élève à 30 000 $ »
« Depuis quelques jours on comptabilise le nombre de décès dans les EPHAD. Cependant, il reste encore de nombreux oublié.es :
. Les personnes en situation de handicap, SDF, personnes incarcérées
. Le social et le médico-social (l’Aide Sociale à l’Enfance, les services de psychiatrie)
. Les personnes exilées, les demandeur.euses d’asile (quelles pratiques aux frontières actuellement dans un contexte de fermeture de l’Europe ?)
. Les salarié.e.s des grandes entreprises (ex : Amazon) qui continuent de produire dans des conditions de travail déjà pénibles avant la pandémie
. L’Afrique oubliée, mais que l’on veut bien transformer en laboratoire de tests »
« En tant que mouvement d’éducation populaire nous devons permettre des échanges dans tous les espaces : lycées, universités, entreprises, espaces publics, centres socioculturels, institutions, etc. Nous ne pouvons pas vivre un post Covid 19, comme si rien n’était arrivé. Chacun.e d’entre nous aura des séquelles et il sera nécessaire d’échanger, de s’informer, de partager, de réfléchir, de critiquer et donc poursuivre notre objectif d’éducation citoyenne et politique. »
« La gestion de cette pandémie a été guidée prioritairement par une vision économique. La situation a justifié, au-delà de ce que nous avions pu imaginer, une mise au pas et une normalisation des corps vivants par la discipline sanitaire.
En raison de cette décision une grande partie de la vie sociale et associative a été suspendue. Cette dernière n’étant pas considérée comme une source essentielle de « la vie de la nation ». Contrairement à de nombreuses activités d’entreprises, elle s’est vue restreinte comme peau de chagrin. Il y a derrière cette décision, une certaine vision de la vie réduite à sa dimension « biologique ». C’est de fait, se tromper sur le sens de la vie comme sur le sens de ce qui fait l’intérêt général, tout comme la part économique portée par le bénévolat, qui elle n’est pas chiffrable en terme monétaire. Comme si le mouvement associatif ne pouvait pas appliquer, de manière consciencieuse, les mesures barrières aussi bien, voire mieux que dans les supermarchés ou dans les hangars d’Amazon. »
Texte complet :
https://covid19.cemea-pdll.org/covid-19-pas-seulement-une-pandemie-texte-redige-par-les-cemea-pdll/
Un texte de militant-es et professionnel-les de plusieurs associations de St-Nazaire et autour. Autour du besoin de dé-confiner l’éducation populaire et du lien social
Extraits :
Les fractures du confinement
« Les mesures de confinement prononcées s’allongent semaines après semaines, et nous sommes obligé.es de constater que le #Restezchezvous n’implique pas les mêmes choses pour l’ensemble de la population, voir est impossible pour certain-e.s. »
« Le lien numérique nous a permis dans un premier temps de combler l’impossibilité d’être ensemble, mais on en voit les limites dès que cette situation prétend s’installer dans le temps. Nous tentons également de combler une partie de ces fractures, en organisant l’impression de devoirs pour certains élèves, la distribution d‘attestation de déplacement… »
La situation sociale et politique nous amène à penser qu’il y a un immense besoin d’éducation populaire, après le confinement mais aussi dès maintenant. Il faut permettre à chacun.e de comprendre ce qui se passe pour elle et lui mais aussi pour les autres afin de pouvoir construire la suite sans oublier personne.
Pendant le confinement nos propositions
- l’instauration de maraudes pour mesurer les besoins et créer des temps d’échange
- impulser, quand il n’existe pas déjà, des solidarités par immeubles, par rue avec des affichages : « J’ai besoin, je propose, je peux faire... » Cela peut aller des courses, aux feuilles d’attestation, à l’impression de documents, au partage de wifi, garde d’enfants sur un temps ponctuel ...
- maintenir de l’économie de circuit court avec proposition d’alimentation de fruits et légumes (AMAP...)
- diffuser des documents, proposer des échanges qui permettent de comprendre et d’analyser la situation
- lancer des permanences sociales ...
L’après confinement nos propositions
- un rapprochement des communes et des associations d’éducation populaire, et de jeunesses afin de relancer une présence physique plus importante pour répondre à des besoins nouveaux
- permettre cet été de vivre de réels temps de loisirs et de vacances. Il convient sur la période de Juillet et Août de ne pas refaire l’école après l’école. Il sera toujours temps de mettre en œuvre ces actions en Septembre. Mais les enfants, jeunes, adultes ont besoin d’un temps de vacances, de rupture surtout après la période anxiogène que nous vivons.
- le maintien d’une politique de loisirs, de vacances, et culturelles, ambitieuse à l’issue du confinement : cette politique sera bien sur à construire selon les normes sanitaires en place. Nous souhaitons la mise en place d’espace de concertation pour la construction de ces politiques. Ambitieuse car le gouvernement investit actuellement des milliards dans le maintien de l’économie mais annonce d’ores et déjà une politique publique d’austérité pour 2021/2022 … Il nous semble que l’éducation populaire entre autres ne doit pas subir les coupes à venir.
Les textes complets sont disponibles à la lecture, sur le site Covid19 du Ceméa Pays de la Loire :
https://covid19.cemea-pdll.org/les-fractures-du-confinement-texte-redige-par-des-militant-es-et-professionnel-les-autour-de-st-nazaire/
Sur les centres de vacances, et sur des centres de réelles vacances
Car si certain-es enfants ont besoin de soutien scolaire, pourquoi pas ? Mais il est fondamental d’avoir aussi un temps de vacances réels, où on peut lâcher prise et ne pas refaire l’école au centre de vacances et l’accueil de loisirs.
Deux textes : un des CEMÉA et un autre : une tribune collective passée dans Libé le 24 Avril dernier :
https://covid19.cemea-pdll.org/categories/points-de-vue/
Sur l’Afrique oubliée et la marchandisation de l’éducation – par Solidarité Laïque
https://covid19.cemea-pdll.org/attention-risque-majeur-de-privatisation-de-leducation-mondiale/
https://covid19.cemea-pdll.org/lafrique-face-a-la-pandemie-via-solidarite-laique/