Un été qui a démarré pour les un.es et les autres avec quelques complexités. La Covid, toujours. Cela entraîne son lot de craintes au niveau des équipes. Les équipes tiennent mais peuvent basculer dès lors qu’une ou deux personnes contractent le Covid. Mais au fil du temps, un peu comme nous l’avions prévu, nous apprenons presque à vivre avec et nous tentons de nous préparer à vivre les prochaines crises sanitaires. Avec une dose de zététique (rationalisme, recherche du vrai…) et de pragmatisme (intégrer les gestes de protection en les réduisant dans des proportions rationnelles pour ne pas détruire notre capital de santé mentale et notre besoin de vivre nos sociabilités). Équilibre difficile à construire mais nécessaire.
Manque d’animateurs et d’animatrices
Cet été la première et principale difficulté dans le secteur de l’animation a été celle du recrutement. Cette difficulté ne s’arrête pas à l’été et sera aussi la première difficulté lors de la rentrée scolaire pour constituer les équipes périscolaires.
Au début de l’été, dans la région des Pays de la Loire, nous avons été surpris par la position de la municipalité de Cholet (49) qui a dû renoncer à l’ensemble de ses camps dont profitent habituellement 500 enfants. Mesure extrême qui reste isolée et qui pose certainement des questions spécifiques à cette ville et à son projet, tant sur un plan qualitatif que dans la perception que peuvent en avoir les jeunes. L’adjoint au Maire Olivier Baguenard exprime sa déception « Nous n’avons pas eu une seule réponse ! On est déçus et frustrés ». Pas une seule réponse ! Il y a de quoi s’interroger sur la si faible « attractivité » de cette municipalité. Pour autant, sans être dans une situation aussi catastrophique que celle exposée ci-dessus, les difficultés existent partout et plusieurs facteurs peuvent les expliquer.
Pour que de jeunes anims viennent, il faut bien-sûr qu’il y ait un salaire décent, un revenu, des conditions correctes de travail et d’exercice de l’activité. Nous (CEMEA) ne sommes pas hors sol et connaissons aussi ces problématiques. Cet été les anims occasionnel.les étaient en CEE (50 € sur les séjours et 70 € pour les références de bases). Ce n’est pas suffisant et nous devons avoir comme objectif de progresser. Cette progression doit se créer dans le cadre d’un rapport de force collectif. Car ce n’est pas aux familles de payer directement ces surcoût nécessaires, au risque de réduire l’accessibilité des familles les plus précaires. Il faut donc une contribution plus importante du collectif, de la société (CAF, Collectivités et État)
Mais il faut aussi travailler sur le sens de l’engagement, il faut un réel projet construit avec les personnes (et non pas seulement exécuté par elles, dans un contexte parfois de modes de « management » très discutables). Dans une période de tensions autour du recrutement, il est certainement logique que les difficultés ne soient pas les mêmes partout, ni dans les mêmes proportions (sur tous les territoires, sur tous les organisateurs) Et ce n’est peut être pas un hasard.
La problématique de cette tension existe aussi dans l’Éducation Nationale, le social, la Petite Enfance, l’action sociale, la santé... Et cela pose globalement des questions :
- de reconnaissance des métiers (au niveau des salaires mais pas seulement)
- de reconnaissance des structures (centre, hôpitaux, crèches…) avec des niveaux de financement permettant des taux d’encadrement suffisant pour faire « les choses bien »
- de donner, redonner de la place aux personnes. Il faut arrêter ces « managements » directifs qui ne prennent pas en compte la personne, en la cantonnant à de « simples » fonctions d’exécution.
Nous l’exprimions déjà il y a quelques mois lors des grèves de décembre. Et cela reste d’actualité pour la rentrée prochaine. Rentrée sociale forte – même si cela peut mettre en tension nos propres organisations – il faut l’espérer.
L’été – les vacances – les vacances aux CEMEA
Les vacances, au niveau étymologique cela signifie : être libre, inoccupé. Les vacances suggèrent aussi l’idée d’une rupture, avec son quotidien, sa charge mentale, physique, contractuelle de l’année. En ce sens les vacances sont fondamentales et répondent à un besoin, une nécessité. Nécessité psychologique, physique. La conception des vacances varie d’une personne à l’autre. Du repos à l’aventure, à chacun.e ses vacances. Même si cette idée ne semble pas être partagée par tou.te.s, les vacances sont un droit.
L’été n’est pas une période de repos pour les CEMEA. Ce sont donc des semaines de préparation pour agir concrètement avec : 6 bases de loisirs (plus de 800 enfants accueillis) ; nos propres séjours (7 Enfance et 6 Jeunesse) ; des animations de rue(Aventure Éphémère à St Nazaire) ; des terrains d’aventure (4 gérés par les CEMEA, 2 co-organisés avec des CSC et 5 autres accompagnés à St Nazaire, Nantes, Orvault, St Herbain, St Sébastien, Angers, Chemillé et Cholet) ; 2 coopératives de jeunes ; plusieurs Espaces Jeunesse (pépinière Horizon, Breil – Dervallières, Espace jeunesse Clos Toreau, JNA – Bellevue ; TAMO accueil de jour de jeunes exilé.es…) ; des échanges de jeunes à l’international (accueil de Palestiniens de Jérusalem Est – Silwan et départ d’un groupe de jeunes – Nantes Hip Hop, de jeunes de la pépinières Horizon et militant.es des CEMEA). Un été bien rempli pour les Ceméa Pays de la Loire !